La pré-éclampsie est une maladie de la grossesse. Elle associe hypertension et présence de protéine dans les urines de la femme enceinte. Si elle n’est pas traitée, elle peut entraîner de nombreuses complications : retard de croissance du fœtus, naissance prématurée voire décès de la mère et/ou de l’enfant. En Guyane, elle est trois fois plus fréquente que dans l’Hexagone. 

La pré-éclampsie est une maladie de la grossesse. Elle associe hypertension et présence de protéine dans les urines de la femme enceinte. Si elle n’est pas traitée, elle peut entraîner de nombreuses complications&nbsp;: retard de croissance du fœtus, naissance prématurée voire décès de la mère et/ou de l’enfant. En Guyane, elle est trois fois plus fréquente que dans l’Hexagone.&nbsp;<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:226px;" src="/uploads/Portrait_Dr_Dzierzek_3d68d1e272.png" alt="Portrait Dr Dzierzek.png">L’éclampsie, crise convulsive généralisée, est une complication grave de la pré-éclampsie. Plus rare, elle a moins été étudiée. «&nbsp;Comme nous avons davantage de pré-éclampsies en Guyane, il y avait un intérêt à chercher si nous avons plus d’éclampsies également. Instinctivement, nous pensions que oui mais nous avons souhaité le montrer&nbsp;», explique le Dr Anne-Christèle Dzierzek. Cheffe de service d’anesthésie au Centre Hospitalier de Cayenne (CHC), elle est accueillie en poste d’accueil recherche depuis novembre 2023 au sein du pôle santé publique et recherche du CHC, avec le Dr Célia Basurko comme tutrice. Elle a présenté ses résultats à la Conférence de la santé de Genève (Suisse). Ils ont également été détaillés par le Dr Marine Monier lors des Journées des soignants, à Cayenne, en mai 2024.&nbsp;Pour cela, le Dr Dzierzek s’est penchée sur les 36&nbsp;025 accouchements réalisés à la maternité du CHC entre 2013 et 2022. Sur ces dix années, 70 cas d’éclampsie sont survenus. Si le chiffre peut paraître faible, il faut garder en tête les conséquences très graves&nbsp;: 6 bébés sont décédés (9 %) et la moitié sont nés prématurés, avec tous les risques que cela engendre. En outre, avec 0,19 % d’éclampsie, sa survenue est trois fois plus fréquente que dans l’Hexagone. Il y a donc un intérêt à la prévenir.&nbsp;« La problématique, c’est qu’il y a peu de facteurs prédictifs, regrette le Dr Dzierzek. L'éclampsie touche des femmes jeunes, qui ont leur premier bébé et qui ont plus ou moins eu des céphalées quelques jours auparavant. C’est insuffisant pour prédire le risque. Ce que nous pouvons faire, c’est agir sur la pré-éclampsie&nbsp;: savoir pourquoi nous en avons et quoi faire pour qu’elle soit moins sévère ou moins grave.&nbsp;»&nbsp;En France, les recommandations sont de fournir de l’aspirine aux femmes enceintes ayant fait une pré-éclampsie lors d’une précédente grossesse. Les États-Unis se sont dotés de recommandations plus larges en proposant de l’aspirine à toutes les femmes ayant des origines africaines, la population afro-américaine étant davantage touchée. «&nbsp;On sait qu’il n’y a pas d’inconvénient car il s’agit d’Aspégic à petite dose. Mais on ne sait pas si les recommandations américaines sont efficaces&nbsp;», poursuit le Dr Dzierzek. Elle espère donc lancer, dans un proche avenir, une étude pour comparer les recommandations françaises aux recommandations américaines.&nbsp;

L'éclampsie est une crise convulsive généralisée qui peut survenir en cours de grossesse.