Le dessinateur Donovan Siesa nous explique en BD les travaux de Malika Leneuve-Dorilas, sage-femme au CHC. Ils montrent un risque pour les femmes enceintes exposées aux brumes du Sahara d’accoucher prématurément.

<figure class="image image_resized" style="width:784px;"><img src="/uploads/Lettre_Recherche_sahara_b197c675e2.jpg" alt="Lettre Recherche sahara.jpg"></figure>&nbsp;Les épisodes de brumes de sable sont courants en Guyane. Suite à des tempêtes de sable au Sahara et au Sahel, les poussières sont transportées par les alizés jusqu’en Guyane. Si l’on sait depuis longtemps que ces brumes provoquent une gêne respiratoire, <a href="https://doi.org/10.3389/fpubh.2024.1252040">un article</a> de Malika Leneuve-Dorilas, sage-femme échographiste au Centre Hospitalier de Cayenne, vient d’établir que, pendant ces épisodes, les femmes enceintes ont davantage de risque d’accoucher prématurément.&nbsp;«&nbsp;Nos collègues de Guadeloupe avaient déjà montré une association entre ces épisodes et la prématurité. Des chercheurs espagnols ont également émis des hypothèses à ce sujet. Nous avons souhaité voir si c’était également le cas en Guyane, se souvient le Pr Mathieu Nacher, chef de service du Département Recherche Innovation Santé Publique (DRISP). L’explication, c’est que ces épisodes sont pro-inflammatoire. Ils génèrent des cascades immunitaires qui déclenchent la prématurité.&nbsp;»&nbsp;En 2019, Malika Leneuve-Dorilas a soutenu sa <a href="https://theses.fr/2019YANE0003">thèse</a> de doctorat d’université sur les facteurs de risque de la naissance prématurée en Guyane. Depuis 2022, elle est accueillie en poste d’accueil recherche au pôle recherche et santé publique du CHC (<a href="https://www.ght-guyane.fr/chc/article/54">article</a> décembre 2023). Le Pr Nacher, qui est son directeur de thèse, lui parle des observations faites en Guadeloupe. Elle se rapproche d’Atmo Guyane, l’association agréée pour la surveillance de l’air, pour connaître les dates d’épisodes de brume à Cayenne et la concentration en PM10, des particules de très petites tailles, nocives pour la santé respiratoire et cardiovasculaire. Elle étudie ensuite les naissances de bébés conçus entre décembre 2018 et mars 2021, dont la mère vivait et avait accouché à Cayenne.&nbsp;&nbsp;Sur cette période, 3&nbsp;321 femmes enceintes ont été incluses dans l’étude, dont 374 (11,26 %) ont accouché prématurément. Pour les naissances prématurées, la concentration moyenne en PM10 et le nombre d’épisodes de brumes du Sahara étaient plus élevés pendant la grossesse. Et davantage encore pour les femmes exposées durant leur troisième trimestre de grossesse.&nbsp;Ce constat conforte donc les données de Guadeloupe. En revanche, en Guyane, on note aussi davantage de naissances prématurées lorsque la concentration en PM10 et le nombre d’épisodes de brumes du Sahara étaient les plus faibles, ce qui n’avait jamais été observé ailleurs. Pour l’instant, aucune explication n’a été trouvée à ce phénomène.&nbsp;«&nbsp;Durant ma thèse, le Pr Nacher me disait que mes travaux ouvriraient beaucoup de portes. Ça se confirme&nbsp;!&nbsp;Il peut être intéressant de poursuivre l’étude sur ce sujet, conclut Malika Leneuve-Dorilas. Mais d’ores et déjà, il peut être utile de conseiller aux femmes enceintes de porter un masque chirurgical ou d’éviter de sortir lors d’épisodes de brumes du Sahara.&nbsp;»&nbsp;&nbsp;<h4 style="text-align:justify;">Partenaires&nbsp;: Atmo Guyane (Kathy Panechou et Karim Merad Boudia), le DRISP (Pr Matthieu Nacher et Dr Fabrice Quet), le Réseau Périnat Guyane et la CTG (PMI de Guyane).</h4>&nbsp;

large_Illustration BD Brumes du Sahara

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Un nourrisson tient la main de son père

Un lien entre sables du Sahara et prématurité

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