Tout au long de notre vie, beaucoup d’éléments vont impacter notre santé. Des chercheurs de l’hôpital de Cayenne ont essayé de mesurer l’impact de ces expositions sur notre santé. Le dessinateur Donovan Siesa vous explique leur travail en BD.

<figure class="image"><img src="/uploads/BD_Exposome_5113b0facd.jpg" alt="BD Exposome"></figure>En Guyane, l’espérance de vie des femmes étaient de 83 ans pour les femmes et de 77 ans pour les hommes, en 2020. Derrière ces moyennes, se cachent des réalités très diverses. «&nbsp;La Guyane est tellement hétérogène. Que veut dire l’espérance de vie, selon que l’on vit dans une villa à Rémire-Montjoly ou dans un bidonville à Tarzan&nbsp;?&nbsp;», demande le Pr Mathieu Nacher, chef de service du Département Recherche Innovation Santé Publique (DRISP) à l’hôpital de Cayenne. Dans une étude publiée en 2023, lui et ses collègues ont calculé à presque dix ans l’écart d’espérance de vie entre les Guyanais vivant avec plus de 2 000 euros par mois et ceux vivant avec moins de 500 euros, qui représentent un quart de la population. Ce sont ces différences entre des personnes vivant sur le même territoire qui l’ont amené, avec seize de ses collègues, à s’intéresser à «&nbsp;l’exposome&nbsp;» des Guyanais, dans un <a href="https://doi.org/10.3389/fpubh.2023.1247310">article qui vient d’être publié</a>.&nbsp;&nbsp;L’exposome, c’est quoi&nbsp;? C’est la combinaison de tout ce à quoi une personne sera exposée pendant sa vie et qui aura souvent un impact sur sa santé&nbsp;: son alimentation, la pollution, les infections mais aussi son éducation, le stress, le fait de vivre en ville ou en commune, l’exercice physique, les maladies… En Guyane, tout au long de notre vie, nous ne sommes pas exposés aux mêmes choses selon que l’on est riche ou pauvre, selon que l’on vit sur le littoral ou dans l’intérieur. C’est en particulier vrai durant les 1 000 premiers jours, cette période qui va de la conception jusqu’aux 2 ans d’un enfant et qui est déterminante pour la santé d’une personne.&nbsp;«&nbsp;Dès les 1 000 premiers jours de la vie, tout change si la mère souffre de carences alimentaires, est exposée aux métaux lourds (mercure et plomb), vit dans des conditions de stress psychologique, contracte la dengue pendant sa grossesse… Cela fait beaucoup (…) L’exposome, le terreau sur lequel grandissent les gens en Guyane, est très différent de l’Hexagone. Cela entraîne une épidémiologie différente, des maladies différentes.&nbsp;»&nbsp;Pour les auteurs, ces expositions «&nbsp;potentiellement nocives auxquelles sont confrontés les fœtus et les jeunes nourrissons soulignent que notre priorité devrait être de nous efforcer activement d’atténuer ces risques par des mesures visant à améliorer le suivi des femmes enceintes et à prévenir l’insécurité alimentaire et les carences nutritionnelles, les expositions toxiques, les maladies infectieuses et les risques psychosociaux.&nbsp;» Les 1000 premiers jours de vie sont une priorité et ce qui s’y passe a des conséquences immédiates mais aussi à moyen et long terme sur la santé de la population.&nbsp;<h4 style="text-align:justify;">Partenaires&nbsp;: Centre Hospitalier de Cayenne, Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais, Institut de Recherche en Santé, Environnement et Travail, Surintendance de vigilance en santé de l’Amapa, ministère de la Santé du Suriname.</h4>&nbsp;

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Alimentation, pollution, infections… : pas les mêmes risques pour tous

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