D’énormes progrès ont été réalisés dans le suivi des femmes enceintes en Guyane, au cours des trente dernières années. Alors qu’une sur trois transmettaient le virus à son bébé dans les années 1990, c’est désormais moins d’une sur 100.

<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:217px;" src="/uploads/Portrait_Pr_Nacher_1_6441e5c6b9.png" alt="Portrait Pr Nacher(1).png">Il est bon parfois de regarder derrière soi pour mesurer les progrès réalisés dans la prise en charge des patients. Le Pr Mathieu Nacher, chef de service du Département Recherche Innovation Santé Publique (DRISP) et président du Corevih Guyane, ses collègues de l’hôpital de Cayenne, du Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais et de la Protection maternelle et infantile (PMI) viennent de publier <a href="https://doi.org/10.3389/fgwh.2023.1264837">une analyse du suivi des femmes enceintes vivant avec le VIH</a>, le virus responsable du sida. Elle montre une division par plus de 30, en trente ans, du risque pour la mère de transmettre le VIH à son bébé.&nbsp;De 1992 à 2022, 1 774 grossesses ont été enregistrées chez des femmes vivant avec le VIH, en Guyane. Pendant cette période, 110 nouveau-nés sont venus au monde en étant infectés à leur tour. Mais les progrès sont impressionnants&nbsp;lorsque l’on regarde à l’échelle de périodes de temps d’intérêt :<ul><li style="text-align:justify;">De 1993 à 2002, le taux de transmission de la mère au bébé était supérieur à 10% sous le seul traitement anti-VIH disponible à l’époque et de 34 % sans traitement. C’est-à-dire qu’une femme séropositive enceinte sur trois transmettait le virus à son enfant si elle ne prenait pas le traitement.</li><li style="text-align:justify;">De 2003 à 2012, le taux de transmission n’était plus que de 1,3 %, soit un cas sur 75.</li><li style="text-align:justify;">De 2013 à 2022, les résultats se sont encore améliorés puisque la transmission n’est intervenue que dans un cas sur 150 (0,7 %). Ces rares cas de transmission sont des découvertes tardives de la séropositivité, au cours de la grossesse ou non traitées, aucune transmission n’étant intervenue dès lors que la maman était sous traitement.</li></ul>Ces résultats ont été rendus possibles par l’amélioration du suivi de femmes enceintes et des thérapies disponibles.&nbsp;Il reste toutefois quelques cas de transmission. «&nbsp;Ce sont toujours des histoires singulières, regrette le Pr Nacher. Des femmes séronégatives au début de la grossesse et qui se contaminent ensuite&nbsp;; des femmes qui craignent que leur séropositivité se sachent et qui se cachent.&nbsp;Suivre une femme enceinte vivant avec le VIH est plus compliqué que suivre une autre personne. Cela implique les infectiologues, obstétriciens, sages-femmes, pédiatres, infirmières, psychologues et assistantes sociales. Il faut une bonne coordination. A l’hôpital de Cayenne, nous avons très tôt mis en place des équipes pluridisciplinaires pour suivre ces patientes. C’est ce qui a permis ces progrès.&nbsp;» Cependant, si les accouchements prématurés et les petits poids de naissance ont également diminué, ils restent plus fréquents que dans la population pédiatrique né de femmes non infectées par le VIH. Il faut donc souligner l’importance d’un suivi obstétrical rigoureux.&nbsp;

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Test positif au VIH 

VIH : les transmissions de la mère à l’enfant désormais très rares

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