Le Registre des cancers de Guyane a été transféré au Centre Hospitalier de Cayenne fin 2022. En ce début d’année, il a obtenu les autorisations qui lui permettront de recueillir et d’analyser les données, de manière anonyme.

Combien de personnes souffrent du cancer en Guyane&nbsp;? Combien ont été diagnostiquées au cours de la dernière année et au cours du temps&nbsp;? Combien sont encore en vie cinq ans après le diagnostic et combien sont décédées&nbsp;? C’est à toutes ces questions que répond le Registre des cancers, à travers ses deux grandes missions&nbsp;:<ul><li style="text-align:justify;">Assurer la surveillance épidémiologique des cancers en Guyane&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Valoriser les données à travers des publications scientifiques et des rapports techniques&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Assurer la diffusion des données auprès des acteurs de la lutte contre le cancer et des associations d’usagers&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Participer avec les partenaires de la lutte contre le cancer aux actions de prévention, d’information et de promotion de la santé sur la thématique des cancers.</li></ul>&nbsp;Il existe un Registre des cancers dans pratiquement chaque région de France. En Guyane, il a été créé en 2005. D’abord confiée aux médecins de ville, sa gestion est assumée par le Centre Hospitalier de Cayenne depuis bientôt deux ans. En ce début d’année, il a reçu les autorisations de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), qui vont lui permettre d’assurer une bonne information des usagers et in fine d’exploiter ses données de manière anonyme.&nbsp;«&nbsp;La réglementation sur l’utilisation des données de santé est très stricte, rappelle le Dr Kinan Drak Alsibai, directeur médical du Registre des cancers. Nous avons réussi à nous y conformer pour obtenir toutes les autorisations, après neuf mois d’échanges avec la Cnil. Jusqu’à présent, les Registres pouvaient exploiter les données des patients sans limite de temps. Ce n’est plus le cas. Nous sommes l’un des premiers registre français à nous conformer à la nouvelle réglementation (Règlement UE 2016/679). C’est une grande réussite&nbsp;!&nbsp;»&nbsp;En attendant d’obtenir cette autorisation de la Cnil, le Registre des cancers n’est pas resté inactif. Qiannan Wang a été recrutée comme coordinatrice d’étude en charge de la mise en œuvre du recueil des données. D’autres recrutements sont en cours pour l’accompagner dans cette tâche centrale. Elle &nbsp;a dans un premier temps mis en œuvre l’identification et le transfert de l’ensemble des données accumulées depuis 2005 par l’équipe précédente. L’objectif est de les stocker dans des armoires sécurisées pour les dossiers papier ou dans un logiciel métier sur serveur sécurisé avec un cadre très strict de confidentialité et un accès très restreint aux données des personnes. Le Registre des cancers de Guyane a fait évoluer sa dénomination (RCan) et a intégré les réseaux français pour la lutte contre le cancer (Francim, Unicancer, etc.). Les personnels ont participé activement aux colloques, séminaires et campagnes en faveur du dépistage du cancer du sein, du col de l’utérus et du cancer colorectal. Un <a href="https://doi.org/10.3390/cancers16010178">premier article</a> &nbsp;a été publié sur des cancers touchant le système immunitaire. Un autre est en préparation sur les cancers gastriques.&nbsp;«&nbsp;Nos priorités, ce sont celles de la Guyane, poursuivent le Dr Drak Alsibai et Qiannan Wang. Les cancers du sein, du col de l’utérus et le cancer colorectal sont ceux qui touchent le plus les femmes&nbsp;; les cancers de la prostate, des poumons et colorectal sont ceux qui touchent le plus les hommes.&nbsp;» Les travaux du Registre des cancers permettront de les étudier en fonction de diverses caractéristiques des patients, avec pour finalité d’aider les professionnels à mieux les prévenir, mieux les dépister et mieux les prendre en charge. Comme le dit le slogan du Registre, il s’agit de Comprendre pour combattre le cancer&nbsp;!

Le Dr Kinan Drak Alsibai et Qiannan Wang, du Registre des cancers

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Comprendre pour combattre le cancer

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