Le photographe Ronan Liétar a suivi le parcours d'un échantillon dans le cadre du projet de recherche Nutri pou Ti'moun, qui s'intéresse à la précarité alimentaire des femmes enceintes. Depuis la maternité jusque dans les laboratoires, nous vous montrons l'envers du décor.

<figure class="image"><img src="/uploads/RL_3563_1f03ef859b.jpg" alt="_RL_3563.jpg"></figure>Tout démarre avec l’enquête de terrain, entre janvier et septembre 2023. Pour le projet Nutri pou Ti’moun 1 (enquête sur la précarité alimentaire pendant la grossesse, lire <a href="https://www.ght-guyane.fr/chc/article/15">notre article</a>), Christelle Elfort, coordinatrice d’études cliniques au Département Recherche Innovation Santé Publique (DRISP), propose aux participantes à la maternité de répondre à un questionnaire. Elle reporte leurs réponses sur sa tablette. Une médiatrice du DRISP peut être présente auprès de la patiente si besoin. Des tubes de sang et d’urines seront prélevés, avec l’accord de la patiente, par les sages-femmes du service. Cela permettra de rechercher des carences en vitamines et minéraux. Toujours avec l’accord de la patiente, le placenta sera récupéré par l’équipe de soin lors de l’accouchement, pour être analysé dans le cadre de l’étude.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/RL_3596_Modifier_copie_55b1875aa9.jpg" alt="_RL_3596-Modifier copie.jpg"></figure>Shana Augustin, technicienne biobanque au Centre de Ressources Biologiques (CRB, lire <a href="https://www.ght-guyane.fr/chc/article/33">notre article</a>)&nbsp;, va prélever de l’urine dans le flacon de la participante afin de réaliser des échantillons. La hotte empêche toute contamination lors des manipulations. L’échantillon sera alors conservé dans un tube, numéroté et anonymisé, au frais ou au congélateur.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/RL_3601_Modifier_copie_a18cadc04f.jpg" alt="_RL_3601-Modifier copie.jpg"></figure>Shana Augustin dépose des échantillons dans l’un des congélateurs du CRB. Ceux-ci vont de -35° C à -150° C, selon le type d’échantillons conservés. Ils peuvent assurer le stockage de plusieurs milliers d'échantillons humains dans les meilleures conditions.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/RL_3614_3d47b0f5bd.jpg" alt="_RL_3614.jpg"></figure>Dans le service d’anatomopathologie de l'hôpital de Cayenne, le placenta est minutieusement examiné, à la recherche d’éventuelles anomalies, lésions spécifiques de maladies ou hématomes&nbsp;: on parle d’examen macroscopique. Aline Masson, technicienne de laboratoire dans le service d’anatomopathologie, va fixer les échantillons avec du formol.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/20231206_155337_03a0ea931e.jpg" alt="20231206_155337.jpg"></figure>Une fois fixés, les échantillons sont disposés dans des cassettes, ici en rose. Ils seront déshydratés pendant la nuit. L’eau sera remplacée par de la paraffine. Les échantillons seront ensuite coupés en tranches de 2,5 microns d’épaisseurs. «&nbsp;C’est plus fin que du papier à cigarette&nbsp;», souligne-t-elle.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/RL_3628_3811b146f0.jpg" alt="_RL_3628.jpg"></figure>Le Dr Kinan Drak Alsibai, chef de service d’anatomie et cytologie pathologique, place les&nbsp;lames&nbsp;du&nbsp;placenta dans un scanner, qui a supplanté le microscope. «&nbsp;Le microscope grossit jusqu’à&nbsp;six cents&nbsp;fois en routine,&nbsp;et&nbsp;exceptionnellement&nbsp;jusqu’à&nbsp;mille fois&nbsp;en utilisant un&nbsp;objectif spécifique&nbsp;avec de&nbsp;l’huile. Avec le scanner&nbsp;des lames, on va jusqu’à mille fois&nbsp;en un simple clic. Je peux également mesurer la taille&nbsp;des lésions&nbsp;au micron près.&nbsp;»&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/RL_3630_dff9394bcd.jpg" alt="_RL_3630.jpg"></figure>«&nbsp;Le placenta est l’espace d’échange entre la maman et&nbsp;son&nbsp;bébé. Il se développe avec la grossesse. C’est un miroir du développement du fœtus, explique le Dr Kinan Drak Alsibai. Si la maman porte un bébé avec&nbsp;un retard de croissance, je vais certainement repérer des lésions dans le placenta. Dans certains cas, on pourra&nbsp;prévenir la survenue de&nbsp;cette lésion&nbsp;lors d’une prochaine grossesse.&nbsp;»&nbsp; C’est tout l’intérêt d’avoir récupéré des échantillons de placenta dans l’étude Nutri pou Ti’moun&nbsp;! Grâce à ces analyses, les chercheurs pourront peut-être mieux comprendre les échanges entre la mère et son bébé dans les situations de carences nutritionnelles ou de précarité alimentaire.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/RL_3548_31803de29c.jpg" alt="Dossier Nutri pou ti-moun"></figure>Dès le premier questionnaire sur la tablette, toutes les données ont été anonymisées et conservées en toute sécurité.&nbsp;<figure class="image"><img src="/uploads/RL_3539_67c1e72f93.jpg" alt="_RL_3539.jpg"></figure>Une fois que la participante a accouché, et avec son accord, le dossier médical est consulté.&nbsp; Toutes les données seront entrées à la main sur ordinateur par les attachés de recherche clinique (ARC), comme ici William Faurous. Comme il s’agit de données protégées par le secret médical, aucune procédure n’est automatisée. Les ARC devront, pour chaque participante, retranscrire les trente-deux pages du dossier médical, «&nbsp;même quand les données sont issues du dossier patient informatisé&nbsp;», précise William Faurous. Ces données médicales feront l’objet d’un «&nbsp;contrôle qualité des données saisies&nbsp;» (monitoring) puis seront analysées avec les résultats biologiques et les données des questionnaires des patientes afin de vérifier si les hypothèses de départ ayant motivé le projet se confirment ou non. Les résultats de l’étude seront ensuite publiés aux formats d’articles et de rapports scientifiques. Les résultats seront également présentés aux équipes soignantes et aux autorités sanitaires sous forme de présentations orales.&nbsp;Depuis octobre 2023, la seconde phase du projet Nutri pou Ti’moun a commencé dans les centres de PMI de l'Île-de-Cayenne. Après l’enquête en maternité, place maintenant à l’action&nbsp;! Le réseau Périnat Guyane et le Département Recherche Innovation Santé Publique proposent aux femmes enceintes suivies en PMI de bénéficier d’un parcours santé nutrition avec ateliers de promotion en santé, médiation en santé et paniers de fruits et légumes frais. Nous aurons l’occasion de vous en parler dans les prochains mois.

large__RL_3628.jpg

medium__RL_3628.jpg

small__RL_3628.jpg

thumbnail__RL_3628.jpg

Analyse d'un echantillon de placenta

Les dessous d’une étude clinique à l’hôpital

Group 201.svg

Nos services

centres sante okok.svg

Nos centres de santé

Crutch (1).svg

Notre Ehpad

Flask (1).svg

La recherche

enseignement.svg

L'enseignement

patients okok.svg

Patients

marchésokok.svg

Marchés publics