Plusieurs films viennent d'être réalisés dans le cadre du projet Curema. Ils aident à mieux comprendre la maladie, la manière de la traiter. Tournées avec des garimpeiros, à qui sont proposés des kits d'autodiagnostic et d'autotraitement, elles leur permettent aussi de savoir comment les utiliser. Elles ont déjà rencontré un important succès.

<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:254px;" src="/uploads/Whats_App_Image_2023_06_23_at_14_11_12_34c486423c.jpeg" alt="WhatsApp-Image-2023-06-23-at-14.11.12.jpeg">Ronnie est médiateur en santé à Oiapoque (Brésil). Betinho, lui, travaille dans l’orpaillage informel, une activité qui a été jusqu'à présent la source de subsistance de sa famille. Ils sont deux des principaux acteurs d’une série de vidéos réalisées cette année dans le cadre du projet Curema. La Lettre Recherche a déjà eu l’occasion de vous présenter cette extension et adaptation du projet Malakit (lire <a href="https://www.ght-guyane.fr/chc/article/14">notre article</a>). Curema propose et évalue une intervention pour favoriser l’élimination du paludisme sur notre territoire, en ciblant spécifiquement les personnes pratiquant l’orpaillage artisanal et informel, actives et mobiles sur le plateau des Guyanes, qui sont actuellement les plus exposées au risque de contracter le paludisme. La Guyane s’est engagée dans l’initiative de l'Organisation Mondiale de la Santé visant à éliminer le paludisme d'ici à 2025 (E-2025). Le projet Curema pourra apporter des enseignements importants sur le parcours menant à l’objectif souhaité. Un travail de collaboration avec des institutions du Brésil et du Suriname permet d'atteindre cette population aux frontières de la Guyane, le long des fleuves Oyapock et Maroni. Curema propose un traitement radical pour les personnes asymptomatiques considérées à risque d’être porteuses des formes dormantes du parasite Plasmodium vivax, afin de prévenir les rechutes du paludisme causées par cette espèce, qui est la plus difficile à éliminer.&nbsp;&nbsp;<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:189px;" src="/uploads/Whats_App_Image_2023_07_07_at_10_03_16_12b1330bc3.jpeg" alt="WhatsApp-Image-2023-07-07-at-10.03.16.jpeg">Curema propose également un kit d’autodiagnostic et d’autotraitement d’urgence à utiliser en en cas de paludisme dans les zones isolées, le déjà bien connu Malakit. Une équipe pluridisciplinaire, dirigée par le Pr Maylis Douine et le Dr Alice Sanna, est confrontée à un défi de taille&nbsp;: comment promouvoir la participation de la communauté au projet dans le contexte de l’élimination du paludisme ? La réponse, selon cette équipe, pourrait être basée sur une stratégie bien travaillée d’information, d’éducation et de communication. Cette stratégie est enrichie par une série de courtes vidéos développées en collaboration avec l’association brésilienne DPAC Fronteira, avec la participation de membres de la communauté, de médiateurs et de chercheurs. Le message principal est que tous les acteurs ont un rôle à jouer et qu'ensemble, nous pouvons mettre fin au paludisme.&nbsp;<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:248px;" src="/uploads/Whats_App_Image_2023_07_07_at_10_25_37_2b847b87af.jpeg" alt="WhatsApp-Image-2023-07-07-at-10.25.37.jpeg">Irene Jimeno et Muriel Galindo, chargées de la direction du tournage et du montage, ont reçu le soutien privilégié de professionnels et d’artistes : le vidéaste&nbsp;local Quentin Chantrel, le studio Lushomo, les illustrateurs de The Ink Link&nbsp;; le tout soutenu par le financement de TDR-OMS (Special Programme for Research and Training in Tropical Diseases). «&nbsp;Le format et les messages clés proposées pour les vidéos découlent des résultats d’une étude qualitative qui nous a permis de comprendre les constructions sociales du paludisme. De plus, la création des vidéos est réalisée de manière collaborative avec des personnes de la communauté, qui racontent leur propre expérience de la maladie et leur implication dans la cause en invitant leurs pairs à participer au projet. C’est ensemble, avec les usagers potentiels des vidéos, que nous avons construit ces outils de promotion de la santé, expose Irene Jimeno. Betinho séjournait dans une pousada à Oiapoque. Marcedo et Tony travaillaient à Oiapoque à ce moment-là. Jucilene est venue d’Ilha Bela pour participer. Ils connaissaient tous Malakit et étaient enthousiastes à l’idée de filmer avec nous&nbsp;», se souvient-elle.&nbsp;Cette démarche participative fera émerger des messages accessibles au plus grand nombre. «&nbsp;Nous avons choisi des spots de trois minutes, pour transmettre les principaux messages. Les vidéos réunissent les divers acteurs en ajoutant leurs savoirs. Les personnes de la communauté sont les protagonistes et celles qui initient l'importance de se joindre à cette initiative pour prendre soin de leur santé et de leur environnement social. Cela n’a pas toujours été simple&nbsp;! Il faut être clair dans nos informations et bien expliquer les bénéfices du traitement radical chez les individus asymptomatiques&nbsp;: éviter les rechutes et réduire le risque de transmission.&nbsp;L’utilisation d’animations et l’apparition d’une médecin, chercheuse en santé publique&nbsp;», le Dr Alice Sanna explique avec des mots simples cette innovation proposée par le projet Curema. Muriel Galindo complète : « Le défi était que les messages fassent écho à la connaissance basée sur l’expérience tout en conservant une validité biomédicale. »&nbsp;Les vidéos sont disponibles sur le <a href="https://www.malakit-project.org/iec_tools/ ">site internet</a> et dans l’application pour smartphone du projet Curema. Irene Jimeno leur trouve d’autres qualités : «&nbsp;Elles sont utiles pour expliquer l’objectif de notre projet, pour souligner que l’élimination du paludisme est possible, pour montrer quel est le rôle de chaque acteur, pour instaurer la confiance au sein de la communauté et pour initier un dialogue avec la communauté. L’évaluation post-intervention débutera en 2025 pour donner un éclairage sur l’efficacité et la pertinence du matériel éducatif, mais jusqu’à présent, nous observons de très bons retours. De nombreux spectateurs reconnaissent les personnes qui apparaissent dans les vidéos, ce qui suscite des sourires et l’envie de partager avec d'autres.&nbsp;»&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ce projet est financé par FEDER-PCIA, l’ARS Guyane, TDR-WHO (Special Programme for Research and Training in Tropical Diseases, World Health Organization) et est mené en partenariat par DPAC Fronteira, la Fiocruz, SWOS – Foundation for the Advancement of Scientific Research in Suriname, ministry of Health – Malaria Program in Suriname, the Ink Link, Lushomo, Quentin Chantrel, Atypicalist et le Centre Hospitalier de Cayenne.&nbsp;

Des films ont été réalisés pour mieux comprendre le paludisme et ses modes de traitement.

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Projet Curema : des vidéos pour mieux lutter contre le paludisme

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