Le projet de recherche MaHeVi vient de livrer des résultats sur la circulation des hépatites B, C et D, ainsi que du VIH sur le Maroni. Cette enquête, menée avec des partenaires surinamais, avait pour objectif de vérifier si la zone transfrontalière était plus touchée que le reste du territoire.

<img src="/uploads/BD_MAHEVI_4_modif_copie_885240c64f.jpg" alt="BD MaHeVi ">En Guyane, la recherche en santé s’intéresse aussi aux habitants les plus isolés. La Lettre Recherche vous l’a déjà montré avec les projets Malakit et Curéma, qui s’intéressent au paludisme chez les orpailleurs clandestins. Un autre projet, MaHeVi (Maroni hépatite virale), vient de livrer de premiers résultats sur la prévalence (le pourcentage) d’infections par les hépatites B, C et D, ainsi que du VIH sur le Maroni.&nbsp;Dans les maternités du territoire, le virus de l’hépatite B (VHB) est systématiquement recherché chez toutes les femmes enceintes. Ces analyses ont révélé de grandes différences selon l’origine des participantes&nbsp;: les femmes d’origine asiatique sont les plus touchées&nbsp;; celles originaires de l’Hexagone, du Brésil ou amérindiennes sont les plus épargnées. On notait aussi une différence de prévalence entre la maternité de l’hôpital de Cayenne (1,5 %) et celle de Saint-Laurent du Maroni (2,7 %). Ces études ne concernant que les femmes enceintes, le projet MaHeVi a été lancé en 2018 pour voir si les habitants du Maroni étaient davantage touchés et si des actions spécifiques devaient être menées en leur faveur.&nbsp;&nbsp;<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:245px;" src="/uploads/20180404_113618_d3255e3654.jpg" alt="20180404_113618.jpg">«&nbsp;Avant de démarrer l’enquête, nous avons mené une étude de faisabilité, auprès des professionnels de santé du Maroni et auprès des chefs coutumiers, capitaines et Gran Man, pour avoir leur autorisation et leurs conseils, relate le Dr Roxane Schaub, du Centre Hospitalier de Cayenne. Ces derniers nous ont conseillé de réaliser les tests en piquant les participants au bout du doigt pour recueillir quelques gouttes de sang sur papier buvard, plutôt qu’en effectuant une prise de sang. Ils nous ont suggéré de passer par les radios locales pour expliquer le projet et annoncer les jours où nous étions présents. Et ils nous ont recommandé de travailler avec des médiateurs issus des communes.&nbsp;» Thomas Polime, un anthropologue surinamais d’origine ndjuka vivant aux Pays-Bas, a participé à ces échanges. Au Suriname, deux anthropologues ont également travaillé sur la meilleure manière de formuler les questions.&nbsp;<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:159px;" src="/uploads/20180201_144826_731bd90730.jpg" alt="20180201_144826.jpg">Les chercheurs de l’hôpital de Cayenne ont souhaité travailler avec leurs collègues du Suriname, le Maroni étant considéré comme un lieu de vie unique de part et d’autre de la frontière. Ils se sont rendus en pirogue dans tous les bourgs et dans les principaux campous, d’Apatou à Pidima, au sud de Maripasoula&nbsp;: 13 côté français et 9 côté surinamais. Les équipes des deux pays se présentaient chacune de son côté du fleuve, avec les mêmes t-shirts, le même protocole, les mêmes flyers en français, néerlandais, anglais et sranan tongo. Elles ont rencontré les participants dans les centres de santé, sous les tukusipan ou encore d’autres lieux de rassemblement. Les prélèvements étaient envoyés à Montpellier pour être analysés par une équipe spécialisée dans l’analyse sur papier buvard. Les équipes revenaient ensuite sur place pour communiquer leurs résultats aux participants, de manière individuelle et confidentielle. En cas de suspicion d’infection, ceux-ci étaient orientés vers le centre de santé, pour une prise de sang de confirmation et une prise en charge si nécessaire.&nbsp;<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:252px;" src="/uploads/P5120752_085e4b0063.JPG" alt="P5120752.JPG">Outre les tests, les participants devaient répondre à un questionnaire sur leurs habitudes de vie, leurs éventuelles pratiques à risque pour les infections étudiées, les soins qu’ils ont reçus (médecine traditionnelle ou non) et les pratiques telles les piercings, tatouages, bouglous…Au total, 2 286 personnes ont participé&nbsp;: 1 494 côté français, 792 côté surinamais. Les premiers résultats sont venus conforter les données déjà connues&nbsp;:<ul><li style="text-align:justify;">La prévalence de l’infection par le virus de l’hépatite B (2,3 %) sur le Maroni est légèrement supérieure à celle décrite chez les femmes accouchant en Guyane&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Celle de l’infection par le virus de l’hépatite C est d’environ 0,8 %&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Celle de l’infection par le VIH de 0,7 %.</li></ul>Aucun facteur de risque spécifique aux habitudes de vie sur le Maroni n’a été mis en évidence.&nbsp;&nbsp;

L'enquête MaHeVi mesure les hépatites virales et le VIH sur le Maroni

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MaHeVi mesure les hépatites virales et le VIH sur le Maroni

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