Qui sont les personnes vivant dans la rue en Guyane ? Quelle prise en charge médicale leur proposer ? L'étude Epicea, dont l'enquête sur le terrain vient de démarrer, va essayer de répondre à ces questions.

Qui sont les personnes vivant dans la rue en Guyane&nbsp;? Quelle prise en charge leur proposer&nbsp;? Telles sont les questions auxquelles essaie de répondre l’étude Epicea, dont les premières inclusions ont eu lieu ces derniers mois.&nbsp;<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:255px;" src="/uploads/edith_pellerin_ec1e069cc1.png" alt="edith pellerin.png">On dispose de peu d’informations au sujet de ce public. En 2021, l’enquête Santé mentale en population générale, menée sur le territoire de la CACL (Cayenne, Matoury, Rémire-Montjoly, Macouria, Montsinéry-Tonnégrande et Roura) avait estimé que 4,5 % des habitants de ces six communes souffraient de problèmes liés à l’alcool et 3,2 % de problèmes liés à la consommation de drogue. Il n’était toutefois pas certain que cette étude appréhende entièrement le sujet. C’est ce qui a amené Edith Pellerin (photo), interne de psychiatrie, à relancer l’enquête Epicea, imaginée il y a plusieurs années mais dont le protocole de recherche n’avait jamais été finalisé.&nbsp;Il y a un an, elle a terminé ce travail de préparation de l'étude, en même temps qu’elle intervenait avec l’équipe mobile psychiatrie précarité (EMPP). «&nbsp;Le Dr Caroline Janvier (cheffe du pôle santé mentale du CHC) m’a donné carte blanche pour finaliser le questionnaire&nbsp;», se souvient-elle. Celui-ci aborde de très nombreux sujets&nbsp;:<ul><li style="text-align:justify;">La situation socio-économique des participants&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Leurs conditions de vie (Où ont-ils dormi la veille&nbsp;? Ont-ils dormi dans la rue au cours de la dernière année&nbsp;? Ont-ils accès à l’électricité ou l’eau potable&nbsp;?...)</li><li style="text-align:justify;">Leur sentiment par rapport à la sécurité (violences subies, agressions sexuelles ou physiques…)&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Une mesure de leur bien-être&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Leur recours aux soins ;</li><li style="text-align:justify;">Un questionnaire pour diagnostiquer les principaux troubles psychiatriques&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Un autre sur l’origine de leurs éventuels troubles psychiques&nbsp;;</li><li style="text-align:justify;">Un questionnaire sur leur consommation de drogue ou d’alcool&nbsp;;</li></ul>&nbsp;Le travail sur le terrain a débuté en juin. Edith Pellerin sollicite plusieurs partenaires de l’hôpital qui accueillent un public précaire&nbsp;: Médecins du Monde, la Croix-Rouge française, le Samu social, la permanence d’accès aux soins de santé (PASS)… Elle se rend sur les lieux d’accueil et propose aux personnes de répondre au questionnaire.&nbsp;Cela pouvait prendre une heure à une heure et demie. «&nbsp;L’objectif principal est d’évaluer la prévalence des troubles psychiques et addictifs dans la population précaire de l’Île-de-Cayenne. Le but est aussi de pouvoir comparer leurs réponses à celles de la population générale. Nous montrerons peut-être que ce public a des besoins différents du reste de la population et nécessite une adaptation des prises en charge&nbsp;», détaille-t-elle.&nbsp;Ce projet est financé par le Centre Hospitalier de Cayenne et l’ARS Guyane et est mené en partenariat par le pôle santé mentale du CHC, l’équipe mobile psychiatrie précarité et le CIC 1424 DRISP.

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Mieux connaître les populations précaires avec l'enquête Epicéa

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