Les accidents vasculaires cérébraux sont l'une des premières causes de décès chez les moins de 65 ans, en Guyane. L'étude BéCaTours a permis de comparer des patients hospitalisés suite à un AVC dans les hôpitaux de Cayenne, Tours et Besançon. Chez nous, ils avaient 62 ans en moyenne contre 70 dans l'Hexagone. Beaucoup souffraient d'hypertension et/ou de diabète.

<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:219px;" src="/uploads/Portrait_Pr_De_Toffol_f040f8b76a.png" alt="Portrait Pr De Toffol.png">En Guyane, une personne est hospitalisée après un accident vasculaire cérébral (AVC) chaque jour en moyenne. C’est 40 % de plus que dans l’Hexagone et c’est l’une des principales causes de décès chez les personnes de moins de 65 ans.&nbsp;Depuis le mois de mai 2023, le Centre Hospitalier de Cayenne dispose d’une unité neurovasculaire (UNV). Cette création a permis d’améliorer la prise en charge des AVC. Le nombre de thrombolyses (dissolution du caillot qui bouche une artère) a été multiplié par trois par rapport à la période qui précédait cette ouverture. Pour argumenter la création de cette unité, le Pr Bertrand de Toffol, chef de pôle cardiovasculaire et métabolique au CHC, souhaitait bénéficier de données précises. La thèse de médecine de Johanna Rhein les lui a fournies. Ces résultats viennent d’être publiés dans la <a href="https://doi.org/10.1016/j.neurol.2023.02.068">Revue neurologique</a>, éditée par la Société française de neurologie.&nbsp;Pour réaliser son étude, Johanna Rhein a commencé son travail le 4 mai 2019. A partir de cette date, elle a suivi les 100 premières personnes hospitalisées suite à un AVC à Cayenne. Puis elle les a comparés à 100 patients consécutifs admis dans les CHU de Tours (Indre-et-Loire) et de Besançon (Doubs). Premier résultat&nbsp;: les patients guyanais étaient plus jeunes. Ils avaient 62 ans en moyenne, contre 70 à Tours et à Besançon.&nbsp;En Guyane, 75 % des patients souffraient d’hypertension artérielle (50 % dans l’Hexagone) et 30 % de diabète (11 % dans l’Hexagone). «&nbsp;On a une population plus jeune parce que l’hypertension et le diabète sont de véritables fléaux en Guyane&nbsp;», regrettait le Pr de Toffol, le 29 octobre, au journal télévisé de <a href="https://la1ere.francetvinfo.fr/guyane/programme-video/la1ere_guyane_journal-guyane/diffusion/5347431-emission-du-dimanche-29-octobre-2023.html">Guyane la 1ère</a>.&nbsp;&nbsp;Dans 80 % des cas, l’AVC était dû à une artère qui s’était bouchée et dans 20 % à une artère qui s’était rompue. Dans les deux cas, le cerveau ne reçoit plus de sang et d’oxygène et des cellules sont détruites. Chez nous, les AVC sont souvent moins graves&nbsp;: une plus petite partie du cerveau est touchée. Mais les patients étant jeunes, ils peuvent subir des séquelles graves qui nécessiteront une prise en charge sur le long terme.&nbsp;Avec la création de cette unité neurovasculaire, un neurologue est désormais de garde 24/24 et peut être sollicité par le 15. «&nbsp;Ça change beaucoup de choses, conclut le Pr de Toffol. Quand on fait un AVC, il est très important d’être pris en charge le plus précocement possible. Grâce à ce système, on peut traiter beaucoup plus de personnes, beaucoup plus vite. Et donc améliorer les chances de guérison ou de réduction du handicap.&nbsp;» Il est donc indispensable d’appeler le 15 dès l’apparition des premiers symptômes&nbsp;: une paralysie d’un côté du corps, une difficulté à voir d’un côté, un trouble du langage ou une marche ébrieuse, comme si on était brusquement ivre. On dispose en gros de 4h30 pour déboucher une artère cérébrale bouchée. Après ce délai, le cerveau est irrémédiablement détruit.&nbsp;&nbsp;

Service d'imagerie médicale du CHC / Jody Amiet

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Des victimes d’AVC plus jeunes en Guyane

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