Lors d’une étude menée en 2020 et 2021, le Dr Romain Blaizot, dermatologue à l’hôpital de Cayenne, a constaté que, dans certains villages du Haut-Maroni et du Haut-Oyapock, jusqu’à 4 % des habitants souffraient de la maladie. Les traitements proposés en CDPS ne fonctionnaient pas toujours. Les personnes touchées n’ont pas toujours la possibilité de décontaminer leur environnement et donc d’éliminer le parasite responsable. Les CDPS leur distribuent désormais gratuitement des acaricides en spray.

<figure class="image image_resized" style="width:645px;"><img src="/uploads/BD_Gale_VF_a4c174a93e.jpeg" alt="BD Gale VF.jpeg"></figure>En 2020 et 2021, le Dr Romain Blaizot, du Centre Hospitalier de Cayenne, s’est rendu dans plusieurs villages amérindiens et noir-marron pour étudier la gale. Cette maladie est due à un parasite, qui rentre sous la peau et s’y reproduit. Elle provoque des démangeaisons. Au cours de ces deux années, jusqu’à 4 % des habitants en souffraient, dans certains villages du Haut-Maroni et du Haut-Oyapock. Les centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS) constataient que les traitements donnés aux patients échouaient souvent. C’est pour comprendre pourquoi que le Dr Romain Blaizot et Françoise Armanville, alors anthropologue des CDPS, ont réalisé ce travail.&nbsp;&nbsp;«&nbsp;La gale peut toucher tout le monde, mais davantage les populations autochtones&nbsp;», souligne le médecin. Pour mener son enquête, il revoyait les patients six semaines après le diagnostic de la gale. Il leur proposait un questionnaire pour voir si le traitement avait fonctionné et, en cas d’échec, comprendre pourquoi. C’est ce qu’on appelle une enquête quantitative, simple pour interroger un maximum de personnes. Françoise Armanville échangeait longuement avec les habitants pour comprendre leurs représentations de la maladie, leur usage de la médecine traditionnelle ou des traitements fournis par les CDPS, leurs conditions de vie… Cette enquête, dite qualitative, permettait de recueillir des informations plus précises, auprès d’un plus petit nombre de personnes.&nbsp;Cette maladie peut être stigmatisante – elle se transmet par contact direct prolongé, plus rarement par les vêtements, le hamac ou la literie. Dans certains villages, les personnes touchées n’ont pas le droit de participer aux activités communes ou de partager le cachiri dans la même calebasse. A l’opposé, les Ndjuka de Charvein estimaient que tout le monde l’avait, que la maladie était saisonnière et donc la jugeaient peu stigmatisante.&nbsp;Il existe trois traitements&nbsp;: l’ivermectine en cachet, la perméthrine en crème et la lotion d’ascabiol. «&nbsp;S’agissant de problèmes de peau, certains habitants jugeaient que le comprimé n’était pas très sérieux, a noté le Dr Blaizot. L’ascabiol, que l’on se met sur la peau et qui brûle, était mieux accepté. Il y a un effet placebo.&nbsp;» Les remèdes traditionnels utilisés (kassialata, citron) étaient généralement inefficaces, sauf ceux des Palikurs. Ces derniers étaient les rares à estimer que la maladie est ancienne, alors que les habitants de Camopi, Taluen ou des villages noir-marron la jugeaient récente. Dans les villages amérindiens, certains habitants arrivaient à voir le parasite à l’œil nu et le retiraient avec une aiguille. Ils écartaient donc toute origine magico-religieuse et ne faisaient pas appel au chaman.&nbsp;Parmi les actions menées depuis cette étude, l’hôpital de Cayenne a décidé de doter les CDPS en acaricide en spray – un produit de décontamination environnementale non pris en charge par la Sécurité sociale – afin qu’ils puissent en fournir gratuitement aux malades.

small_Image BD Gale.png

thumbnail_Image BD Gale.png

Image BD Gale.png

Traitements contre la gale : pourquoi ils ne marchent pas tout le temps

Group 201.svg

Nos services

centres sante okok.svg

Nos centres de santé

Crutch (1).svg

Notre Ehpad

Flask (1).svg

La recherche

enseignement.svg

L'enseignement

patients okok.svg

Patients

marchésokok.svg

Marchés publics