Une étude de l’hôpital de Cayenne révèle qu’en 2021-2022, 78,2% des étudiants inscrits à l’Université de Guyane ayant répondu à l’étude étaient en faible voire très faible sécurité alimentaire.  L’impact sur la qualité des apports alimentaires, la santé physique et mentale est à craindre.

C’est un chiffre qui a provoqué la colère. «&nbsp;Il y a des étudiants qui ont faim et ça, ce n’est pas acceptable.&nbsp;» C’était en octobre 2022. L’étude Nutricampus, menée par l’hôpital de Cayenne, livrait ses premiers résultats. Le Pr Mathieu Nacher, médecin coordonnateur du centre d’investigations cliniques 1424 Inserm, résumait ainsi son sentiment. Analysée plus finement, la situation des étudiants fait l’objet d’un article dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de juin. <a href="http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2023/12-13/pdf/2023_12-13_5.pdf">http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2023/12-13/pdf/2023_12-13_5.pdf</a> Le constat est alarmant.&nbsp;Parmi les étudiants ayant répondu à l’enquête, 50,5 % étaient en très faible sécurité alimentaire et 27,7 % en faible sécurité alimentaire. La quasi-totalité des étudiants en très faible sécurité alimentaire n’avait pas les moyens financiers de couvrir leurs besoins et avait été impactés financièrement par la crise sanitaire. Ces résultats sont issus d’un questionnaire en ligne auquel 276 étudiants ont répondu, entre avril et juin 2022. Durant l’année scolaire 2021/2022, plus de la moitié (56,6 %) avaient déjà eu faim parce qu’ils n’avaient pas eu assez d’argent pour se nourrir. Et un tiers (32,2 %) avaient sollicité une aide alimentaire auprès du Crous.&nbsp;Les étudiants indiquaient manger peu souvent de fruits frais, de légumes et de produits laitiers. Pour expliquer leur faible consommation de fruits et de légumes, ils mettaient en avant leur prix (73 %), le manque de temps pour les cuisiner (61 %) ou encore l’éloignement des commerces (37,2%). En contrepartie, ceux ayant accès directement à un abattis (ou jardin urbain, zone de culture) avaient tendance à consommer davantage de produits frais. Les étudiants en situation de très faible sécurité alimentaire déclaraient manger moins de viande, poisson et œufs que les autres. La consommation de produits transformés comme les burgers, pizzas, frites, chips et sandwiches était plus fréquemment citée par les étudiants en situation de très faible sécurité alimentaire que les autres (différence non statistiquement significative). Chez les moins de 25 ans, l’étude a constaté une fréquence plus importante d’étudiants en situation de maigreur (30,6 %) ou d’obésité (12,1 %) parmi ceux souffrant d’une très faible sécurité alimentaire comparé aux autres étudiants du même âge.&nbsp;De plus, l’étude révèle que les étudiants en très faible sécurité alimentaire souffraient davantage de problème de concentration, de sommeil, de symptômes dépressifs sévères ou encore d’appétit que les autres étudiants. Aussi, ils considéraient que leur santé n’était pas bonne tant du point de vue physique que mentale.&nbsp;Les auteurs de l’étude relèvent que la crise sanitaire, puis le contexte de très forte inflation, ont aggravé la situation de personnes déjà précaires. «&nbsp;Au vu de la situation alarmante, des actions ciblées semblent impératives pour améliorer l’accès à une alimentation saine et équilibrée sur le long terme.&nbsp;» Des actions sont déjà prévues sur le campus comme des programmes d’ateliers culinaires avec diététicienne ou des aides alimentaires par le Crous, l’ouverture en soirée de la cafétéria, des consultations diététiques et avec un psychologue au Service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS), des événementiels autour de l’alimentation et du bien-être, etc.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:379px;"><img src="/uploads/IMG_4691_69cf092b4c.jpg" alt="IMG_4691.jpg"></figure>

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Université de Guyane - Campus Troubiran

Plus de la moitié des étudiants ne mangent pas à leur faim

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