En cette rentrée, le Centre Hospitalier de Cayenne débute le projet Depriprec. Pendant deux ans, des médiateurs en santé se rendront, du lundi au vendredi, dans une cinquantaine de quartiers de l’agglomération cayennaise. Ils proposeront aux habitants de mesurer leur tension artérielle. Les professionnels espèrent constater très rapidement une baisse de l’incidence des maladies cérébrovasculaires.

<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:263px;" src="/uploads/Logo_Depiprec_Final_31bc93419b.jpg" alt="Logo Depiprec Final.jpg">Les Guyanais souffrent davantage des accidents vasculaires cérébraux (AVC) que le reste de la France. Chaque année en moyenne, 236 personnes sont hospitalisées suite à un AVC. C’est 40 % de plus qu’au niveau national. Seule La Réunion connaît une situation plus grave. Alors que la population est plus jeune, ce niveau s’explique par la forte prévalence des facteurs de risques cardiovasculaires&nbsp;: l’hypertension artérielle, à Cayenne, est estimée à 40 % contre 30 % au niveau national. Le diabète est deux fois plus fréquent en Guyane que dans l’Hexagone. C’est pour tenter de prévenir les AVC que le Centre Hospitalier de Cayenne démarre, en cette rentrée, le projet Dépiprec.&nbsp;Ce projet de recherche clinique consiste à proposer aux personnes majeures de l’agglomération cayennaise de mesurer leur pression artérielle. Pendant deux ans, des médiateurs en santé vont se rendre dans une cinquantaine de quartiers de Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury, Macouria, Montsinéry-Tonnégrande et Roura. «&nbsp;Du lundi au vendredi, des médiateurs, équipés de tensiomètres, s’installeront sous des tentes ou se feront prêter une salle du quartier, explique Devi Rochemont, responsable d’études scientifiques au Département Recherche Innovation Santé Publique (DRISP) de l’hôpital de Cayenne. Dans les quartiers très étendus il n’y aura pas de point fixe&nbsp;: le dépistage se fera sous forme de maraude.&nbsp;»&nbsp;Si la personne accepte de participer, elle répondra à un questionnaire médical et socio-démographique puis se fera prendre la tension. Les médiateurs, formés depuis la mi-août, orienteront les personnes dont la tension artérielle est anormale en tenant compte de leur couverture sociale, voire appelleront le Samu en cas d’urgence. Ils pourront également orienter les participants vers des professionnels traitant les problématiques d’ordre psychiatrique, pédiatrique, alimentaire… Au cours des deux années, les médiateurs étant amenés à revenir plusieurs fois dans les quartiers, les participants pourront à nouveau se faire mesurer la tension. «&nbsp;Il est d’ailleurs recommandé de contrôler la tension au moins une fois par an, rappelle Devi Rochemont. De même, une personne n’habitant pas la CACL mais se trouvant sur place lors d’une opération, pourra se faire prendre la tension, en revanche elle ne sera pas retenue dans l’étude.&nbsp;»&nbsp;Au cours des deux années que durera le projet, le CHC espère mesurer la tension de 50&nbsp;000 adultes de la communauté d’agglomération (CACL) minimum. Le Centre Hospitalier de Cayenne a reçu 1,385 million d’euros dans le cadre du Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), un programme dans lequel les CHU se taillent la part du lion. L’ARS de Guyane vient également de financer le projet à hauteur de 93 000 euros après avoir apporté son soutien au développement d’outils d’éducation en santé sur la thématique de l’hypertension artérielle. Après les deux années de terrain, les chercheurs continueront de surveiller les données des pathologies cérébrovasculaires. Ils espèrent constater rapidement une diminution. Comme le souligne Devi Rochemont&nbsp;: «&nbsp;Aux Etats-Unis, où un tel projet a déjà été mené, la baisse des AVC a été de 30 %.&nbsp;»&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:389px;"><img src="/uploads/IMG_20230919_WA_0797_45eceaee46.jpg" alt="IMG-20230919-WA0797.jpg"></figure>&nbsp;

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Équipe du projet Depiprec

Se faire prendre la tension devant chez soi : une innovation contre les AVC

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