Des familles n’arrivent pas à manger à leur faim et de façon équilibrée. Pour les femmes enceintes, cela peut avoir des conséquences graves sur leur santé et celle de leur bébé. Le projet Nutri pou ti’moun est l’occasion de les interroger puis de mener des actions pour réduire ce problème.

En Guyane, de nombreuses personnes ne mangent pas à leur faim. En aggravant leurs difficultés, l’épidémie de Covid-19 l’a révélé. Une étude du Centre Hospitalier de Cayenne, publiée récemment dans Food and Nutrition Bulletin, <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/03795721231156641">https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/03795721231156641</a> le confirme. En janvier et février 2021, 277 foyers (1&nbsp;221 personnes) vivant dans les quartiers prioritaires de la ville (dans l’Île-de-Cayenne ou à Saint-Laurent du Maroni) et suivis par la Croix-Rouge française, Médecins du monde ou par la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) des hôpitaux ont été interrogés sur leur alimentation. Deux personnes sur trois avaient souffert de la faim durant le mois précédent l’enquête&nbsp;: 42,6 % modérément et 23,8 % plus sévèrement.&nbsp;<figure class="image image_resized image-style-align-left" style="width:444px;"><img src="/uploads/20230228_093554283_8dfa7a4252.jpg" alt="20230228_093554283.jpg"><figcaption>L'équipe Nutri pou Ti'moun de Cayenne : Celeste Ly-foung, Maélys Proquot, Christelle Elfort, Célia Basurko, Glawdys Forsans</figcaption></figure>Depuis le mois de janvier, le Dr Célia Basurko, médecin épidémiologiste au Département Recherche Innovation Santé publique au Centre hospitalier de Cayenne (DRISP) et ses collègues des trois hôpitaux de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni s’intéressent aux difficultés que les femmes enceintes peuvent avoir pour s’alimenter, à travers le projet Nutri Pou Ti’moun. Dans un premier temps, ils interrogent les femmes admises pour accouchement dans une des maternités de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni, afin de mieux connaître leur situation&nbsp;: nombre et profils des femmes concernées par l’insécurité alimentaire pendant leur grossesse, impact sur le déroulement de la grossesse et sur leur accouchement, liens avec les carences en vitamines, minéraux et l’exposition à certains toxiques… Dans un deuxième temps, à partir de la fin d’année, diverses actions seront menées, avec le réseau Périnat de Guyane (Stéphanie Bernard), pour essayer d’aider les femmes enceintes qui ne parviennent pas à manger à leur faim.&nbsp; &nbsp;&nbsp;<blockquote>«&nbsp;Mettre en place des actions sur le terrain&nbsp;»</blockquote>&nbsp;<figure class="image image_resized image-style-align-right" style="width:299px;"><img src="/uploads/chog_c31687bc77.jpg" alt="chog.jpg"><figcaption>L'équipe Nutri pou Ti'moun de Saint-Laurent du Maroni : Elisabeth Lyonnais, Gelly Akouala et Valérie Folie</figcaption></figure>«&nbsp;Toutes les femmes enceintes n’ont pas forcement accès à la nourriture qu’elles veulent, précise le Dr Basurko. Avec la crise liée au Covid-19, on a vu qu’il y avait des familles qui avaient faim et qui mangeaient ce qu’elles pouvaient. Qu’est-ce qu’on peut faire, qui soit adapté à la Guyane, pour les aider&nbsp;?&nbsp;» Régler ce problème, en particulier chez les femmes enceintes, aura un impact positif sur leur santé&nbsp;: «&nbsp;Quand une personne a faim, elle n’arrive plus à se préoccuper des autres problèmes de santé.&nbsp;» L’enquête s’intéresse donc aussi à l’état de santé des femmes enceintes pendant leur grossesse et leur accouchement, pour évaluer l’impact que la faim peut avoir sur elle et sur le bébé. &nbsp;&nbsp;<figure class="image image_resized image-style-align-left" style="width:237px;"><img src="/uploads/Nutri_CHK_3d0c8d54ed.jpg" alt="Nutri CHK.jpg"><figcaption>L'équipe Nutri pou Ti'moun à Kourou : Elody Avons-Bariote</figcaption></figure>Environ 800 femmes enceintes seront interrogées pendant l’enquête. L’enquête a commencé en janvier à la maternité de l’hôpital de Cayenne, puis en février à Kourou, et commencera fin mars à Saint-Laurent du Maroni. L’enquête continuera jusqu’en septembre. «&nbsp;Nous faisons de la recherche, rappelle le Dr Basurko. Mais notre objectif est que les résultats de ces travaux puissent servir à mettre en place des actions sur le terrain. Cela donne du sens à notre travail&nbsp;!»&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;<h4 style="text-align:justify;">Le projet Nutri pou Ti’Moun est financé par l’Agence régionale de santé (ARS) de Guyane, le Centre hospitalier de Cayenne et la Direction Générale de la cohésion et des populations (DGCopop) de la préfecture de Guyane.</h4>&nbsp;<h4><img class="image_resized image-style-align-left" style="width:262px;" src="/uploads/Etiquette_nutripoutimoun_V4_sanslogo_2cd496eb39.png" alt="Etiquette_nutripoutimounV4-sanslogo.png">Équipe projet Nutri pou Ti’moun&nbsp;– Département Recherche Innovation Santé publique (DRISP) – CIC1424 Inserm : Dr Gelly Akouala (CHOG), Elody Avons Bariote (CHK), Christelle Elfort (CHC-CHK), Glwadys Forsans (CHC-CHK), Céleste Ly-foung (CHC-CHK), Elisabeth Lyonnais (CHOG) et Maelys Proquot (CHC-CHK). Ce projet (volet enquête) se fait avec l’aide du Centre de Ressources Biologiques CRB Amazonie, du service d’anatomopathologie du CHC, des laboratoires Eurofins (CHK, Lyon et Ivry), du laboratoire du CHOG, et des maternités du CHOG, CHK et CHC. Le projet a pu se faire grâce à l’appui technique de la cellule pilotage, la cellule investigation, la cellule valorisation et la cellule promotion du DRISP. L’équipe projet devrait s’agrandir très prochainement lors de la mise en place des actions avec le Réseau périnat de Guyane (Claire Gatti) et l’ensemble des partenaires (CTG, association Symbioz, GPS…).</h4>&nbsp;

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Nutri pou ti’moun : un projet pour accompagner les femmes enceintes

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