Médecine d’urgence : une expertise reconnue
Pour la première fois, la Guyane organisait son Congrès amazonien de médecine d’urgence, fin juin. L’événement a permis de présenter les derniers travaux de recherche réalisés dans cette spécialité, en présence de certains des plus grands experts français.


Qu’il s’agisse des venins, des plantes de nos jardins ou de pesticides, les urgentistes du CHU de Guyane ont acquis une expertise dans la prise en charge des patients intoxiqués. Ces sujets ont fait l’objet de plusieurs communications, lors du premier Congrès amazonien de médecine d’urgence, les 25 et 26 juin à l’Institut Santé des Populations en Amazonie (Ispa). Cette expertise a été reconnue par l’Agence régionale de santé. En début d’année, elle a demandé au Département Recherche Innovation Santé Publique (DRISP) de porter le dispositif de toxicovigilance de Guyane.&nbsp;Le Dr Rémy Mutricy, chef de service des urgences du site de Cayenne, a ainsi rappelé que pour l’essentiel de la faune, les contacts sont rares. Ces dernières années, l’hôpital de Cayenne a enregistré un cas en réanimation après une envenimation par une chenille. Les araignées&nbsp;? «&nbsp;Elles font très peur mais nous n’en voyons quasiment jamais.&nbsp;» Les scorpions&nbsp;? Les 19 à 50 consultations annuelles aux urgences ont montré que «&nbsp;seuls les enfants sont à risque&nbsp;».&nbsp;Le principal danger vient… des abeilles, souligne le Dr Julien Marlier, lui aussi urgentiste à Cayenne. L’an dernier, elles ont provoqué 143 passages dans son service. Le risque est désormais bien établi&nbsp;:<ul><li>«&nbsp;En dessous de 200 piqûres, le patient ne se sent pas bien mais il n’y a pas de risque vital&nbsp;;</li><li>«&nbsp;Entre 200 et 600 piqûres, il présentera des signes tels que l’érythème (inflammation de la peau), des signes digestifs…</li><li>«&nbsp;Au-delà de 600 piqûres, le risque est mortel.&nbsp;»</li></ul>&nbsp;Reste le cas des morsures de serpent. Parmi les douze espèces venimeuses en Guyane, une seule est responsable de 80 % à 90 % des envenimations&nbsp;: Bothrops atrox ou grage petits carreaux. Ces dernières années, d’énormes progrès ont été réalisés en Guyane, avec l’utilisation d’un sérum originaire du Mexique, a rappelé le Dr Stéphanie Houcke, du service de réanimation. Un autre antivenin, produit en Angleterre, «&nbsp;n’a pas montré d’efficacité&nbsp;» en revanche. Le travail se poursuit pour trouver ou fabriquer un produit plus spécifique aux espèces des Antilles-Guyane (<a href="https://www.ght-guyane.fr/chc/article/34">lire notre article de la Lettre Recherche sur le sujet</a>)&nbsp;D’importants progrès ont également été réalisés dans la prise en charge des personnes intoxiquées au Paraquat, un pesticide importé du Suriname. «&nbsp;Nous avons désormais un protocole bien codifié&nbsp;», explique le Dr Boubacar Diarra, des urgences de Saint-Laurent-du-Maroni. Une analyse biologique permet de détecter les patients les plus à risque de décès. «&nbsp;Malgré ce qui se dit, nous avons l’impression d’avoir désormais une majorité de patients qui survivent.&nbsp;»<figure class="image image_resized" style="width:900px;"><img src="/uploads/RL_0787_9e46e90a09.jpg" alt="_RL_0787.jpg"><figcaption>Congrès amazonien de médecine d’urgence</figcaption></figure><figure class="image image_resized" style="width:900px;"><img src="/uploads/CHC_Urgences_Pediatriques_23032023_023_b397ad2ac6.jpg" alt="CHC-Urgences Pediatriques-23032023-023.jpg"><figcaption>Les urgences pédiatriques du CHU de Guyane – site de Cayenne</figcaption></figure>

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Intoxications : le CHU est devenu expert

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