Le Dr Yann Lambert a réalisé une évaluation du projet Malakit, destiné à lutter contre le paludisme dans une population isolée, mobile et éloignée du système de soins : les garimpeiros. Ses calculs, publiés dans une revue scientifique, donne une idée précise du nombre de cas évités grâce à cette recherche interventionnelle.

<a href="https://www.ght-guyane.fr/chc/article/14">Le projet Malakit</a>, mis en œuvre d’avril 2018 à mars 2020 pour diminuer les cas de paludisme chez les garimpeiros, a eu un effet majeur sur la la maladie en Guyane. Plus de 3&nbsp;600 cas ont été évités grâce à cette intervention, calculent le Dr Yann Lambert et ses collègues, dans un article publié en ce mois de juillet dans le <a href="https://doi.org/10.1016/j.lana.2025.101123">Lancet Regional Health Americas</a>.&nbsp;&nbsp;«&nbsp;Avec l’amélioration de notre système de santé, nous tendions déjà vers l’élimination du paludisme à Plasmodium falciparum en Guyane. Avec Malakit, nous avons accéléré les choses&nbsp;», se réjouit le Dr Yann Lambert. Et ce grâce à la distribution de kits d’autodiagnostic et d’auto-traitement aux garimpeiros, une population isolée, mobile et éloignée du système de santé.&nbsp;«&nbsp;Dans un essai clinique, on compare deux bras&nbsp;: les patients recevant l‘intervention et ceux ne la recevant pas. Mais là, nous proposions l’intervention Malakit à tout le monde, d’abord pour des raisons éthiques. Il n’était donc pas possible de comparer. Nous avons donc utilisé une autre méthode&nbsp;: que ce serait-il passé si nous n’avions rien fait&nbsp;?&nbsp;», explique le médecin.&nbsp;Les chercheurs ont utilisé des modèles mathématiques pour établir ce qu’auraient été les courbes d’incidence et de prévalence des infections à Plasmodium falciparum et à Plasmodium vivax&nbsp;sans intervention, après calibration sur les données des&nbsp;cas déclarés au Suriname et au Brésil chez des personnes venant de Guyane, c’est-à-dire très vraisemblablement des garimpeiros. «&nbsp;Tous nos modes de calcul tombent à peu près sur le même résultat, constate le Dr Lambert. Nous retrouvons également les estimations que nous avions faites avec les <a href="https://www.ght-guyane.fr/chc/article/76">études Orpal 1 et Orpal 2</a>.&nbsp;»&nbsp;&nbsp;Dans le détail, les chercheurs du CHU de Guyane ont calculé que Malakit avait permis d’éviter 1&nbsp;231 cas de paludisme à P. falciparum,&nbsp;chutant d’environ vingt par mois avant l’intervention à moins de cinq après. S’agissant des infections à P. vivax, 2&nbsp;406 cas ont été évités, passant d’une quarantaine par mois à une vingtaine sur la période de l’intervention Malakit. «&nbsp;Ce que suggèrent nos résultats précédents sur lequel ce travail repose en partie, c’est qu’en proposant le malakit, nous n’avons pas détourné ces personnes du système de santé mais nous avons permis à des personnes qui n’avaient pas accès au système de santé de se traiter.&nbsp;» <a href="https://www.ght-guyane.fr/chc/article/76">Ces résultats positifs, qui complètent l’évaluation de l’efficacité de Malakit</a>, ont eu un effet majeur&nbsp;: depuis, les autorités françaises et surinamaises ont autorisé la distribution de ces kits dans le cadre d’une action des programmes d’élimination du paludisme.

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Plus de 3 600 cas de paludisme évités grâce à Malakit

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