De nombreux professionnels travaillent en forêt. Des médecins de l’hôpital les ont formés aux gestes d’urgence à pratiquer en cas de besoin, afin de les préparer aux spécificités du territoire. Ils publient un article dans lequel ils proposent un kit de secours pour ces travailleurs, qu’ils comptent faire valider par des experts.

<figure class="image"><img src="/uploads/BD_formation_premiers_secours_8010ebbab9.JPG" alt="BD formation premiers secours.JPG"></figure>En Guyane, de nombreux professionnels travaillent en forêt&nbsp;: mineurs, piroguiers, chercheurs… C’est aussi le cas des agents forestiers de l’Office national des forêts (ONF). Ils sont exposés à divers risques pour leur santé&nbsp;: morsures de serpent, blessures, problèmes dermatologiques… Ils suivent régulièrement une formation obligatoire de secourisme au travail mais souhaitaient aller plus loin, en fonction des spécificités de la forêt guyanaise. C’est pourquoi l’ONF a sollicité les médecins du Centre Hospitalier de Cayenne. En octobre 2023, les Dr Rémi Mutricy et Alexis Fremery, médecins urgentistes, et le Pr Loïc Epelboin, infectiologue, ont dispensé cette formation à 32 agents. Ils étaient accompagnés du Dr Thomas Labrousse, du Service de santé des armées. Mi-décembre, ils ont publié un article décrivant ce travail, dans une <a href="https://doi.org/10.1177/10806032241297959">revue scientifique</a>.&nbsp;&nbsp;«&nbsp;Nous avons demandé aux participants de répondre à un questionnaire avant la formation&nbsp;», explique le Dr Fremery. Il constate que «&nbsp;la connaissance des urgences vitales fréquentes n’est pas assez maîtrisée&nbsp;». Seule une minorité d’agents sait reconnaître un arrêt cardiaque ou une crise cardiaque, identifier les symptômes d’une anaphylaxie sévère (réaction allergique aiguë) ou effectue les bons gestes en cas d’étouffement. «&nbsp;En revanche, ils savaient quoi faire en cas de morsure de serpent ou de brûlure, et connaissaient les positions à éviter avec une personne inconsciente&nbsp;», poursuit le Dr Fremery. Un second questionnaire, à la fin de la formation, a permis de mesurer leur satisfaction.&nbsp;Les agents ont notamment demandé que leur soit proposé un kit de secours adéquat ainsi que des protocoles à appliquer en cas d’urgence. En effet, souligne le Dr Fremery, «&nbsp;le kit de secours au travail légiféré au niveau national n’est pas adapté à l’exercice professionnel en &nbsp;forêt amazonienne. Chaque agent y ajoute ce qu’il estime utile selon son expérience mais ce n’est pas forcément adéquat. Nous travaillons donc sur ce sujet. Nous souhaitons demander une dérogation en Guyane pour que ces professionnels soient dotés d’une trousse de secours adaptée aux recommandations locales et financée. Nous proposons un premier kit dans cet article que nous souhaitons faire valider par des experts.&nbsp;»&nbsp;Depuis, l’ONF a demandé que cette formation soit renouvelée tous les deux ans. Les formateurs sont également intervenus devant une vingtaine d’agents de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) en 2024.

Un article décrit l’intérêt de la formation aux premiers secours des travailleurs en site isolé.