L’ISPA, le nouveau bâtiment enseignement – recherche du CHU de Guyane, a accueilli son premier congrès de médecine. Les Journées guyanaises de dermatologie tropicale se sont déroulées du 11 au 14 mars, pour la première fois en Guyane. Le public a pu assister à une cinquantaine de présentations sur les cancers, la leishmaniose, la lèpre, le HPV et autres IST.

C’est une première&nbsp;! Le Groupe infectiologie dermatologique et infections sexuellement transmissibles (Gridist) de la la Société française de dermatologie (SFD) s’est réuni en Guyane, du 11 au 14 mars. C’est ainsi que se sont tenues les premières Journées guyanaises de dermatologie tropicale. «&nbsp;Habituellement, nous organisons notre congrès à Saint-Raphaël (Var). Les confrères voulaient venir voir comment nous travaillons en Guyane, dont je leur parle souvent, relate le Dr Romain Blaizot, dermatologue au CHU de Guyane. L’idée de ce congrès a germé il y a deux ans.&nbsp;» L’événement s’est tenu dans notre nouveau bâtiment enseignement – recherche – l’Institut Santé des populations en Amazonie (ISPA) – qui accueillait ainsi son premier congrès.&nbsp;Le public a pu assister à une cinquantaine de présentations sur les cancers, la leishmaniose, la lèpre, le HPV et autres infections sexuellement transmissibles… Les biologistes ont été associés pour parler de parasitologie. «&nbsp;Avec le Pr Magalie Demar, nous avons l’habitude de travailler ensemble. Notre volonté était de bénéficier également de recherche fondamentale et pas seulement de dermatologie clinique&nbsp;», explique le Dr Blaizot.&nbsp;Outre des spécialistes du Brésil et de Madagascar, plusieurs sommités de la dermatologie ont effectué le déplacement jusqu’à Cayenne. Le Pr Marie Beylot-Barry, chef du service de dermatologie au CHU de Bordeaux (Gironde) et responsable de l’unité d’oncodermatologie, a parlé de la relation croisée entre lymphomes cutanés et infections. Le Pr Antoine Bertolotti, du CHU de La Réunion, spécialiste de la protection solaire, est revenu sur son expérience en la matière. Il a profité de sa présence en Guyane pour effectuer une mission à Saint-Georges, où plus d’une trentaine de patients sont venus consulter. Des internes et jeunes dermatologues ont ainsi pu poser leurs premiers diagnostics de lèpre ou de leishmaniose. Des missions similaires étaient organisées dans le même temps à Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni, pour former des boursiers à la dermatologie tropicale.&nbsp;Aux côtés des chercheurs chevronnés, les organisateurs ont en effet invité des boursiers – internes ou jeunes seniors – ayant soumis des présentations sur la dermatologie tropicale. «&nbsp;Nous avons reçu quarante candidatures, ce qui était inattendu. Nous les avons sélectionnées en fonction du projet de carrière et de la volonté de s’investir dans la dermatologie infectieuse ou tropicale&nbsp;», souligne le Dr Blaizot.<figure class="image image_resized" style="width:686px;"><img src="/uploads/JGDT_ateliers_60ce6e1dff.jfif" alt="JGDT ateliers.jfif"></figure><blockquote>Atelier organisé dans le cadre des Journées guyanaises de dermatologie tropicale.</blockquote>&nbsp;Ce congrès a enfin été marqué par l’organisation d’ateliers, là aussi une première. «&nbsp;Le but était de ne pas avoir que des présentations magistrales mais également de travailler sur des cas cliniques et des lames sur microscope, afin de s’exercer à reconnaître des pathologies tropicales de cette manière. Ce modèle de formation sera renouvelé pour les internes lors d’un cours de la European Academy of Dermatology &amp; Venereology (EADV) à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers (Belgique) en septembre, avec la participation de l’équipe guyanaise.&nbsp;»&nbsp;Financeurs et partenaires&nbsp;: Agence régionale de Santé, CHC, Collectivité territoriale de Guyane, Société française de dermatologie et Collège des enseignants en dermatologie de France.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;

Le public des premières Journées guyanaises de dermatologie tropicale, dans l’amphithéâtre de l’ISPA.