Dans les régions ultrapériphériques de l’Union européeene, le nombre de greffes rénales ne cesse d’augmenter. Cela augmente les chances de survie des personnes originaires de ces territoires et souffrant d’insuffisance rénale chronique. Mais rares sont ces territoires pouvant réaliser les greffes localement. Les patients sont donc souvent pris en charge en Europe continentale. Afin de guider les praticiens, le Dr Laurène Cachera et plusieurs de ses collègues détaillent, dans un article, les principales infections auxquelles peuvent être exposés ces patients.

De Madère à la Guyane française en passant par Pitcairn, La Réunion ou Aruba, plus de trente territoires ultramarins sont rattachés à l’Union européenne. Entre autres similitudes, ils partagent celles d’être exposés à des maladies infectieuses différentes de l’Europe continentale. De plus, ces territoires disposent parfois de moins de ressources médicales, tandis que leurs populations souffrent plus fréquemment de problèmes de santé.&nbsp;L'insuffisance rénale chronique, plus répandue dans les territoires ultramarins, représente un défi majeur. Cependant, peu de ces régions disposent des infrastructures nécessaires pour réaliser des greffes de rein localement. Ces interventions doivent donc souvent être réalisées en Europe continentale, où les médecins sont parfois moins habitués à gérer les spécificités des maladies infectieuses tropicales. Or, les patients greffés, en raison des traitements anti-rejet qu’ils doivent suivre à vie et qui affaiblissent leur système immunitaire, sont particulièrement vulnérables aux infections.&nbsp;<figure class="image image_resized" style="width:338px;"><img src="/uploads/Laurene_Cachera_a7c03b590e.png" alt="Laurène Cachera.png"></figure><blockquote>Le Dr Laurène Cachera</blockquote>&nbsp;Pour combler ce manque, le Dr Laurène Cachera et ses collègues ont publié un guide pratique destiné aux professionnels de santé. Ce travail, publié en septembre dans la revue scientifique <a href="https://doi.org/10.1111/tid.14386">Transplant Infectious Disease</a>, recense les principales infections auxquelles les patients greffés originaires des régions ultrapériphériques européennes (Rupe) peuvent être exposés, ainsi que les mesures à prendre pour les soigner.&nbsp;Ce guide se veut un outil clair et pratique. Il examine en détails neuf infections fréquentes dans ces régions et trois vaccins essentiels. Il inclut des algorithmes pour aider les médecins à gérer les situations spécifiques des patients transplantés des Rupe, avant pendant et après la greffe. Il aborde aussi la problématique des donneurs d’organe ayant vécu dans les territoires ultramarins et pouvant transmettre certaines infections tropicales via l’organe donné. Le Dr Cachera, qui a travaillé au côté du Pr Loïc Epelboin, infectiologue au CHC, pour réaliser ce travail, explique : «&nbsp;L’objectif était d’offrir une vue d’ensemble des infections chez les greffés des Outre-mer, tout en proposant des solutions adaptées. »<figure class="image image_resized" style="width:776px;"><img src="/uploads/transplantation_renale_3134dc3409.JPG" alt="transplantation rénale.JPG"></figure><blockquote>Les régions ultrapériphériques européennes sont exposées à des maladies tropicales différentes de l’Europe continentale</blockquote>Le nombre de greffes rénales réalisées pour les patients ultramarins ne cesse d’augmenter, une évolution encourageante selon le Dr Cachera : « La greffe sauve des vies, et son développement dans les territoires ultramarins est une excellente nouvelle. Cela nécessite toutefois une bonne préparation pour répondre aux besoins spécifiques de ces patients.&nbsp;» Ce travail est une étape importante pour améliorer la prise en charge des patients des Rupe, tout en sensibilisant les professionnels de santé aux particularités de ces territoires. Une avancée qui, à terme, contribuera à sauver davantage de vies.&nbsp;&nbsp;

La transplantation rénale dans les régions ultrapériphériques européennes fait l’objet d’un article de plusieurs praticiens de Guyane.