L'enquête « Contexte des sexualités en France » a livré ses premiers résultats, à la mi-novembre. Pour la première fois, cette recherche d'ampleur a été menée Outre-mer. En Guyane, environ 2 500 personnes y ont participé. Astrid Van Melle, ingénieure de recherche, nous explique son déroulement.

Les premiers enseignements de l’enquête «&nbsp;Contexte des Sexualités en France&nbsp;» (CSF-2023) menée par l’Inserm, à l’initiative de l’ANRS-MIE, ont été diffusés mi-novembre. Ils ont fait l’objet d’une large diffusion dans les médias nationaux avec des émissions spéciales sur plusieurs radios. Ces tendances <a href="https://presse.inserm.fr/wp-ontent/uploads/2024/11/rapp_CSF_web.pdf">https://presse.inserm.fr/wp-ontent/uploads/2024/11/rapp_CSF_web.pdf</a> étaient issues des réponses de l’Hexagone. En Outre-mer, où la collecte des données s’est terminée en début d’année, les premiers résultats seront publiés dans les prochains mois.&nbsp;L’enquête CSF-2023, initiée en 2019, est la quatrième enquête nationale sur la sexualité et la première en Outre-mer. Entre novembre 2022 et janvier 2024, 31 518 personnes âgées de 15 à 89 ans ont été interrogées, dont 10 259 personnes résidant en Outre-mer (Guyane, Guadeloupe, Martinique et La Réunion). Dans chacun des quatre DROM, environ 2&nbsp;500 personnes ont été tirées au sort et interrogées par téléphone, entre mai 2023 et janvier 2024. Après l’entretien téléphonique, les personnes majeures étaient invitées à répondre à un questionnaire en ligne puis à effectuer un autotest permettant d’estimer la prévalence d’infections sexuellement transmissibles (IST) dans le cadre du volet PrevIST porté par Santé publique France.&nbsp;Les données des Outre-mer sont en train d’être analysées, notamment en Guyane. «&nbsp;Avec les autres membres de l’équipe CSF-DROM (Observatoire régional de la santé de La Réunion), nous sommes actuellement en train de vérifier la qualité les données, nous allons bientôt pouvoir lancer les premières analyses&nbsp;», explique Astrid van Melle, ingénieure de recherche au Département Recherche Innovation Santé Publique du Centre Hospitalier de Cayenne (CIC Antilles-Guyane Inserm 1424), qui fait partie de l’équipe de l’enquête CSF-2023. «&nbsp;Les membres de l’équipe de recherche CSF-2023 travaillant dans les départements et régions d'Outre-mer (DROM) ont été intégrés à l’équipe projet dès le début de la mise en œuvre de l’étude avec la volonté d’intégrer les Drom pleinement dans ce dispositif de recherche&nbsp;», soulignent les responsables de l’étude.<figure class="image image_resized" style="width:336px;"><img src="/uploads/photo_astrid_van_melle_1df84ecfda.jpg" alt="photo astrid van melle.jpg"></figure><blockquote>Astrid Van Melle</blockquote>&nbsp;«&nbsp;Nous allons pouvoir décrire des tendances pour les Outre-mer et comparer également les résultats entre départements, poursuit Astrid Van Melle. Nous pourrons mettre quelques indicateurs en regard de ceux d’études menées précédemment comme <a href="https://www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_1997_num_15_4_1412">l’enquête Acsag</a> de 1993 et <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/regions/guyane/documents/article/2014/les-habitants-des-antilles-et-de-la-guyane-face-au-vih-sida-et-a-d-autres-risques-sexuels">l’étude sur les connaissances, attitudes et pratiques</a> vis à vis du VIH et des IST en population générale aux Antilles-Guyane de 2011. Les premières analyses sur les données de l’étude CSF-2023 nous permettront de voir les comparaisons possibles entre territoires pour certains indicateurs et d’identifier des thématiques spécifiques à étudier par territoire. Localement, nous allons aussi nous rapprocher des acteurs de la santé sexuelle pour discuter ces résultats.&nbsp;» Pour cela, il faudra donc attendre encore quelques mois. La Lettre Recherche ne manquera pas de vous présenter les réponses des personnes résidant en Guyane.&nbsp;<h4>Partenaires&nbsp;: ANRS-MIE, Inserm, Santé publique France. Cette étude a été menée sous la responsabilité scientifique de Nathalie Bajos, sociologue à l’Inserm, Caroline Moreau, épidémiologiste à l’Inserm, et Armelle Andro, démographe à l’université Paris 1, et coordonnée par Aline Bohet, ingénieure à l’Inserm. Ont participé à l’équipe de recherche&nbsp;: Université Paris 1, Inserm, Ined, CNRS, Université de Strasbourg, Santé publique France, ORS La Réunion, CIC-Inserm Antilles-Guyane.</h4><h4>&nbsp;</h4><h4>Financements&nbsp;: ANRS-MIE, Inserm, Université Paris Panthéon Sorbonne, Santé publique France, Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives et Direction générale de la santé.</h4>&nbsp;

Les premiers résultats de l’enquête «&nbsp;Contexte des Sexualités en France&nbsp;» ont rencontré un écho très important, mi-novembre. Voici quelques références pour en savoir plus sur les tendances dans l’Hexagone&nbsp;:<ul><li>Le dossier de l’<a href="https://presse.inserm.fr/wp-content/uploads/2024/11/rapp_CSF_web.pdf">Inserm – ANRS-MIE</a>&nbsp;;&nbsp;</li><li>L’interview de Nathalie BAJOS, sociologue à l’Inserm et Armelle ANDRO, démographe à l’Université Paris 1, sur <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-14-novembre-2024-1554298">France Inter</a>&nbsp;;&nbsp;</li><li>Une série de 13 podcasts présentant les résultats de l’enquête sur <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-dernieres-nouvelles-du-sexe-20-ans-d-evolution-des-sexualites">France Culture</a>.&nbsp;</li></ul>