Le Dr Alolia Aboïkoni, gastroentérologue au CHC, a décroché une aide financière de la Société nationale française de gastroentérologie pour étudier la résistance aux antibiotiques de cette bactérie qui est la première cause d’ulcère gastrique. Ses résultats permettront d’adapter les traitements à la situation en Guyane.

La résistance des bactéries aux antibiotiques est un des grands défis de la médecine. Ce phénomène doit être étudié car selon les régions, selon les périodes, un même antibiotique n’aura pas la même efficacité sur une même bactérie. Au Centre Hospitalier de Cayenne, plusieurs professionnels de santé s’intéressent à <a href="https://www.ght-guyane.fr/chc/article/60">ce sujet</a>. C’est le cas du Dr Alolia Aboïkoni.&nbsp;<img class="image_resized image-style-align-left" style="width:226px;" src="/uploads/Portrait_Dr_Aboikoni_7af8810dd7.png" alt="Portrait Dr Aboikoni.png">Gastroentérologue, elle travaille sur Helicobacter pylori. «&nbsp;Cette bactérie se loge dans l’estomac. Ses conséquences sont nombreuses (douleur à l’estomac, anémie par carence en fer ou vitamine B12, cancer gastrique). Elle est aussi la première cause d’ulcère gastrique.&nbsp;» Souvent contractée dans l’enfance, la bactérie touche principalement les personnes vivant en milieu précaire, dans une grande promiscuité et avec un accès difficile à l’eau potable. «&nbsp;En Guyane, c’est un problème de santé publique&nbsp;», insiste le Dr Aboïkoni. &nbsp;Afin de mesurer la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques, la chercheuse a reçu une aide financière de la Société nationale française de gastroentérologie (SNFGE). Elle espère désormais d’autres financements pour lancer l’étude.&nbsp;&nbsp;Celle-ci serait menée dans les trois hôpitaux publics de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni, avec l’aide du laboratoire du Centre Hospitalier de Cayenne et du Centre national de référence de Bordeaux (Gironde) pour connaître la sensibilité d'Helicobacter pylori aux autres antibiotiques.&nbsp;La réflexion pour cette étude prospective a débuté fin 2022, avec notamment le Dr Marthe Alogo, gastroentérologue et hépatologue au CHC, qui était accueillie en poste accueil recherche au sein du Département Recherche Innovation Santé Publique (DRISP). De plus, une interne de médecine générale, du service de gastroentérologie, étudie actuellement l’épidémiologie d’Helicobacter pylori&nbsp;: Qui sont les personnes touchées&nbsp;? Ont-elles reçu le traitement ? Qui le leur a prescrit&nbsp;? Cette étude permettra d’avoir des éléments de base.&nbsp;Le Dr Aboïkoni a également travaillé avec le Pr Magali Pierre Demar et le Dr Vincent Sainte-Rose, du laboratoire de l’hôpital, pour mettre en place l’an dernier le dépistage de la bactérie par biologie moléculaire. Ces premiers travaux ont permis de montrer que davantage de personnes sont porteuses de la bactérie en Guyane que dans l’Hexagone (45 % contre 30 %) mais qu’elle est moins résistante chez nous qu’Outre-Atlantique à la clarithromycine, le principal antibiotique utilisé (11 % de résistance en Guyane contre 18 % dans l’Hexagone). Grâce à cette prochaine étude, le Dr Aboïkoni estime que «&nbsp;les résultats nous permettraient d’adapter le traitement et in fine aller faire du dépistage dans les communes isolées et prescrire le traitement adapté localement&nbsp;».&nbsp;<h4 style="text-align:justify;">Financeurs&nbsp;: Centre Hospitalier de Cayenne, Société nationale française de gastroentérologie.</h4>&nbsp;

Helicobacter pylori se loge dans l’estomac des patients.

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Des financements pour lutter contre Helicobacter pylori

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